Les motivations des carnetiers sont de divers ordres : contourner l’angoisse de la page blanche, communiquer ses recherches, avoir besoin d’un espace réflexif pour son travail, écrire autour des sujets de recherche, valoriser ses travaux, renvoyer vers les sources (source) – grâce notamment à l’insertion de liens hypertextes –, mettre en valeur les « coulisses de la recherche » (source). La grande liberté d’appropriation des carnets permet d’en faire des outils protéiformes : ils peuvent être utilisés comme un outil de veille sur un domaine où des annonces seront publiées (colloques, journées d’étude, publications, expositions) dûment sélectionnées. Pour d’autres chercheurs, le billet constitue la première étape d’une recherche, servant de fondation à des projets plus amples (source), permettant de laisser la réflexion se développer. Des carnets se concentrent aussi sur des aspects méthodologiques comme Devenir historien-ne.
Le grand avantage de cette forme d’écriture est que le chercheur a le contrôle sur la publication, maîtrise les mises à jour comme le contenu, ainsi mis à disposition beaucoup plus rapidement que selon les schémas éditoriaux classiques (source). Le « nous » comme le « jeu » peuvent y être aisément utilisés ; le ton y est souvent libre. Par ailleurs, le billet peut être commenté, relayé sur les réseaux sociaux, ce qui permet d’approfondir ou de compléter certains aspects du travail ainsi exposé. Il constitue un espace de liberté résolument original dans le paysage académique, se rapprochant du séminaire de recherche (cf. l’article d’André Gunthert, « Why blog ? » à propos des blogs).
Par ailleurs, le carnet participe à la construction de l’identité numérique du chercheur qui peut y rassembler toutes les données qu’il émet (CV, publications, journées d’étude…). De plus, les billets peuvent aussi être déposés dans Hal.
De leur côté, les lecteurs peuvent s’abonner aux carnets via les flux RSS et effectuer des recherches par mots-clés sur l’ensemble des carnets.
L’ouverture d’un carnet se fait après avoir complété un formulaire de candidature, évalué par le Conseil scientifique de la plateforme d’OpenEdition. Pour cela, il faut avoir réfléchi à un objectif ou thème de recherche. La démarche est répertoriée ici. Hypothèses conseille les chercheurs (documentation, formations gratuites, forum). Avant d’ouvrir le carnet, il importe de réfléchir à son architecture (notamment le sommaire). L’ergonomie doit également être pensé en amont car de plus en plus de lecteurs lisent les billets depuis leur téléphone portable.
Il est possible d'utiliser des photos en creative commons pour illustrer les billets de blog.
Des exemples
*Acquis de conscience de Caroline Müller s’apparente au journal de thèse ou l’on peut retrouver des textes sur ses lectures, ss réflexions en cours…
*Le carnet du Collectif Doctoral de Sorbonne-Université Lettres
*Le carnet de L’Antiquité à la BnF pour diffuser des articles mettant en valeur les collections, les événements scientifiques organisés par la bibliothèque sur cette thématique
*Le carnet ENthèSe – Ressources pour la thèse comme son nom l’indique
*Épistémologie du politique. Carnet de recherche de l’axe politique du Labex EHNE
*Polit’bistro : des politiques, du café. Un blog-comptoir de jeunes chercheurs en science politique
*Le carnet de recherches d’André Gunthert L’image sociale